Hacked By Awad Sahar
Hacked By Awad Sahar"…"
partie 1 carton
Video-universcité Principes d’Economie Poétique I. grâce à Fourier.
carton Le jardin d’Eden Disons en 11 000 000 av. j.c.
carton une route quelque part en Grèce
disons en 800 av. j.c.
carton sous un arbre dans la campagne anglaise disons en 1517 ap. j.c.
carton un restaurant, à Paris, disons en 1801 ap. j.c.
dialogue mademoiselle des pommes s’il vous plait
combien cette pomme ? treize sous la pièce
treize sous la pièce ? chez moi, pour quatorze sous, on peut en acheter une centaine il y a quelque chose qui ne va pas
carton chez Véhicule à Montréal sans aucun doûte en novembre 1979
chant pomme pomme pomme chanté
carton (à suivre)
partie 2
Musique Télépathique
(Robert filliou (Filliou 1), cadré en buste, dans un poste de télévision) Il appelle — hep viens ici, viens ici, viens plus près, tout de suite, viens plus près
Filliou (Filliou 2) s’approche, se place devant le téléviseur. Filliou 1, dans le poste de télévision, lui demande : — incline-toi
Filliou 2, debout en avant de la télévision, s’incline
F1— dis : "salut"
F2— salut
F1— commande
F2— commande
F1— dis : "salut tout le monde"
F2— salut tout le monde
F1— ris un peu pour voir
F2— ah ah ah ah…
F1— mieux que ça
F2— ah ah ah…
F1— lève les bras au-dessus de la tête
F2 lève les bras au-dessus de la tête
F1— croise les mains
F2 croise les mains
F1— pousse
F2 pousse
F1— lâche
F2 lâche
F1— lève les bras au-dessus de la tête, croise les mains, pousse, lâche
F2 lève les bras au-dessus de la tête, croise les mains, pousse, lâche
F1— lève les bras au-dessus de la tête croise les mains, pousse, lâche F2 lève les bras au-dessus de la tête, croise les mains, pousse, lâche
F1— dis : "Mesdames et Messieurs"
F2— Mesdames et Messieurs
F1— dis : "nous sentons bien"
F2— nous sentons bien
F1— n’est-ce pas
F2— n’est-ce pas
F1— que toute performance
F2— que toute performance
F1— vraiment
F2— vraiment
F1— est une question
F2— est une question
F1— de longueur d’onde
F2— de longueur d’onde
F1— ce serait chouette
F2— ce serait chouette
F1— super
F2— super
F1— super chouette
F2— super chouette
F1— sur la même longueur d’onde
F2— sur la même longueur d’onde
F1— dis : "voici une histoire"
F2— voici une histoire
F1— pour commencer
F2— pour commencer
F1— qui nous permettra
F2— qui nous permettra
F1— peut-être
F2— peut-être
F1— de trouver la même longueur d’onde
F2— de trouver la même longueur d’onde
F1— dis : "Edwige"
F2— Edwige
F1— une de mes amies
F2— une de mes amies
F1— rencontra un jour
F2— rencontra un jour
F1— à Paris
F2— à Paris
F1— un lama tibétain
F2— un lama tibétain
F1— qu’elle avait connu
F2— qu’elle avait connu
F1— quelques mois auparavant
F2— quelques mois auparavant
F1— aux Indes
F2— aux Indes
F1— dis : elle lui demanda
F2— elle lui demanda
F1— que pensez-vous de l’Ouest à présent ?
F2— que pensez-vous de l’Ouest à présent ?
F1— trouvez-vous que nous sommes différents de vous ?
F2— trouvez-vous que nous sommes différents de vous ?
F1— le lama tibétain lui répondit
F2— le lama tibétain lui répondit
F1— nous autres Tibétains
F2— nous autres Tibétains
F1— voyez-vous
F2— voyez-vous
F1— avons l’habitude
F2— avons l’habitude
F1— de regarder la vie
F2— de regarder la vie
F1— comme si c’était
F2— comme si c’était
F1— la télévision
F2— la télévision
F1— alors que vous autres Occidentaux
F2— alors que vous autres Occidentaux
F1— vous regardez la télévision
F2— vous regardez la télévision
F1— comme si c’était
F2— comme si c’était
F1— la vie
F2— la vie
F1— dis : "maintenant que nous sommes"
F2— maintenant que nous sommes
F1— sur la même longueur d’onde
F2— sur la même longueur d’onde
F1— nous maintenant sur cette même longueur d’onde
F2— nous maintenant sur cette même longueur d’onde
F1— nous pouvons jouer ensemble
F2— nous pouvons jouer ensemble
F1— si vous voulez bien
F2— si vous voulez bien
F1— musique télépathique numéro 2
F2— musique télépathique numéro 2
F1— elle s’intitule numéro deux
F2— elle s’intitule numéro deux
F1— car musique télépathique numéro un
F2— car musique télépathique numéro un
F1— consiste
F2— consiste
F1— en un seul mot
F2— en un seul mot
F1— télépathie
F2— télépathie
F1— dis : "nous la jouons"
F2— nous la jouons
F1— depuis l’enfance
F2— depuis l’enfance
F1— dis : "reportons-nous"
F2— reportons-nous
F1— à notre naissance
F2— à notre naissance
F1— et rejouons-là en silence
F2— et rejouons-là en silence
F1— si vous le voulez bien
F2— si vous le voulez bien
F1— et maintenant
F2— et maintenant
F1— nous voici prêts
F2— nous voici prêts
F1— de jouer
F2— de jouer
F1— ensemble
F2— ensemble
F1— tous musiciens
F2— tous musiciens
F1— co-musiciens
F2— co-musiciens
F1— musique télépathique numéro 2
F2— musique télépathique numéro 2
F1— prêts ?
F2— prêts ?
F1— allons-y
F2— allons-y
F1— musique télépathique numéro deux
F2— musique télépathique numéro deux
F1— dis : nous concentrant sans effort
F2— nous concentrant sans effort
F1— silencieusement
F2— silencieusement
F1— émanant des ondes de
F2— émanant des ondes de
F1— salut
F2— salut
F1— bon vent
F2— bon vent
F1— chance
F2— chance
F1— chance féminine
F2— chance féminine
F1— chance masculine
F2— chance masculine
F1— chance horizontale
F2— chance horizontale
F1— chance verticale
F2— chance verticale
F1— à tous les êtres
F2— à tous les êtres
F1— dans cette salle
F2— dans cette salle
F1— dans cette ville
F2— dans cette ville
F1— dans cette province
F2— dans cette province
F1— dans ce pays
F2— dans ce pays
F1— ce continent
F2— ce continent
F1— cette terre
F2— cette terre
F1— cet univers
F2— cet univers
F1— une fraction de seconde
F2— une fraction de seconde
F1— une seconde
F2— une seconde
F1— cinq secondes
F2— cinq secondes
F1— toute la journée
F2— toute la journée
F1— pourquoi pas toute la journée
F2— pourquoi pas toute la journée
F1— dis : "merci chers musiciens"
F2— merci chers musiciens
F1— incline-toi
F2 s’incline
F1— retourne à (ta place (?))
F2 retourne à sa place
carton (à suivre)
Partie 3
Vous vous souvenez de la bande que nous avons faite l’année dernière, ici, à Véhicule.Il y a exactement un an en novembre 79 : « Les principes d’économie poétique grâce à Fourier ». Peut-être il vaut mieux la remettre. On va la revoir ensemble. Fourier était un utopiste français qui vivait au début du XIXe siècle et qui est un des précurseurs de tous les mouvements de libération qui existent maintenant, qui ont explosé pendant les années soixante. [Voici Monty (…)]1 Et Fourrier, bien avant Marx, et certainement bien avant Freud, [ça c’est Claude-Paul Gauthier], il réconcilie un peu tous les deux, il a trouvé un système qui est basé sur une liberté totale, une justice et une liberté totales [Voici Richard Martel, et Marceline] Et cette justice et liberté totales tiennent au fait que tout le malheur du monde, selon Fourier [voici Brigitte], tout le malheur du monde, l’agression, l’exploitation, ça vient de nos refoulements, et en particulier des refoulements sexuels et de toutes les contraintes que la civilisation que Fourier haïssait, toutes les contraintes que la civilisation a créées sur nous, a créées pour nous, que nous avons créées nous-mêmes. [voici bibi, mézigues, ma pomme — comme on disait dans le temps — et Marianne].
Alors Fourier attache une importance très importante à la pomme. Il dit que dans l’histoire de l’Humanité, il y a eu quatre pommes qui ont eu une importance considérable. Deux de ces pommes ont eu des résultats désastreux et deux autres des résultats bénéfiques pour l’Humanité. La première pomme qui a eu un résultat désastreux, bien sûr, c’est celle dans le jardin d’Eden, et celle qu’Eve offrit à Adam. Je ne sais pas ce que Fourier avait en tête, peut-être qu’il pensait à l’explication classique du mythe, la connaissance du bien et du mal, il y a beaucoup d’explications différentes là-dessus. Il paraît que les Pygmées ont exactement le même mythe, la chute, la perte du Paradis perdu — Glenn Lewis (…), qui fait beaucoup de recherches sur les jardins, a trouvé une relation qui est peut-être due au passage à l’agriculture, au passage plutôt du nomadisme de la chasse et de la cueillette à l’agriculture. La deuxième pomme, selon Fourier, qui a eu un résultat désastreux pour l’Humanité, c’est celle du Jugement de Pâris, Pâris le Troyen, sur une route en Grèce. Je ne me souviens pas bien du mythe. Je crois qu’il avait rencontré trois déesses, Junon, Vénus et Minerve et il devait choisir, donner la pomme à celle qu’il trouvait la plus belle. Mais finalement, je crois, il donna sa pomme à Hélène de Troie2, et à cause de ce choix, la guerre de Troie a eu lieu, et finalement la civilisation troyenne a été détruite. Alors, est-ce que Fourier par là veut dire ou pense, qu’il ne faudrait pas avoir de préférence entre les êtres, entre les personnes ? Je ne sais pas.
Fourier croyait beaucoup à l’indépendance des femmes et à celle des enfants, il croyait vraiment à la libération de tous les êtres. Il y a une phrase qui résume un peu tous les problèmes qui sont devenus actuels dans la deuxième moitié du XXe siècle, il a écrit vers 1802 :
« Demander à un philosophe ce qu’il pense des femmes, c’est demander à un colon ce qu’il pense des nègres. » Et un de ses projets était de, que le monde soit rendu à l’imagination des femmes et des enfants. »
Et il y a une troisième pomme qui entre en jeu pour Fourier, et celle-ci c’est la première des quatre qui a eu un résultat bénéfique, c’est celle qui concerne Newton, quand une pomme est tombée devant Newton qui était assis sous un arbre. Et, dit-on, de là, de ce fait, il tira les lois de l’harmonie universelle entre les astres. Fourier lui-même pense avoir découvert le principe d’harmonie dans la société, ça c’est son grand rêve, c’est la chose qui, pense-t-il, le rendra immortel dans la société, comme bienfaiteur de la société, puisque lui-même bien sûr ne le connaîtra jamais. C’est l’harmonie universelle et l’harmonie universelle pour Fourier est basée sur quelque chose d’assez simple. C’est que toute la société devrait se donner comme tâche de satisfaire tous les besoins de chaque individu et pas le contraire, et que le principe d’entraide entre les individus dont tous les besoins, et aussi les caprices, et en particulier les caprices sexuels seraient satisfaits, créerait une époque nouvelle, un monde nouveau. Et petit à petit, quand les gens s’apercevraient que ça marche beaucoup mieux que le système de civilisation, d’exploitation qu’ils connaissent, ils l’adopteraient. Alors, bien sûr, Fourier est un utopiste, dans la définition de Marx et d’Engels, qui l’appréciaient beaucoup. Mais ils pensaient, pour tout dire, ils pensaient que c’était un dingue. Il faut dire que parfois Fourier est très drôle, et que en étant très drôle comme ça, il a fait de grandes découvertes, c’est un précurseur d’énormément de choses. La quatrième pomme et la deuxième à avoir un résultat très bénéfique pour la société, c’est celle qui se rattache à une aventure qui est arrivée à Fourier lui-même. Il était dans un restaurant à Paris, au début du XIXe siècle avec des amis, et il s’est aperçu qu’en commandant des pommes pour dessert, il s’est aperçu que les pommes à Paris coûtaient beaucoup plus cher que ce qu’elles coûtaient dans les provinces — la situation est toujours la même d’ailleurs — et que les prix étaient cent fois plus élevés à Paris qu’en province, où les paysans étaient exploités sans aucun doute. Fourier, qui était un autodidacte, qui faisait un boulot qu’il détestait (il était voyageur de commerce), s’est mis à penser, à réfléchir aux problèmes sociaux après avoir eu cette expérience dans ce restaurant. Et c’est pour ça qu’il attache tellement d’importance aux pommes.
1. Les noms des participants aux performances de la première vidéo du triptyque sont entre []. 2. Aux noces de Pelée et Thétis, sur le Mont Olympe, tous les dieux sont invités sauf Eris, déesse de la Discorde qui, pour se venger, leur envoie une pomme d’or sur laquelle est gravée « à la plus belle » . Aussitôt trois déesses revendiquent la pomme (Athéna, Aphrodite et Héra, en latin, Minerve, Vénus et Junon). Pour mettre un terme à la dispute, Hermès demande à Pâris (fils du roi de Troie Priam) d’être juge pour désigner la gagnante. Chaque déesse lui propose un cadeau, mais c’est Aphrodite (Vénus) qui l’emporte, ayant promis à Pâris l’amour de la plus belle femme de Grèce. Et cette femme, c’est Hélène de Sparte, femme du roi Ménélas. Pour venger l’affront, Ménélas lève avec l’ensemble des princes grecs une armée, commandée par Agamemnon, et marche sur Troie qu’il détruira. L’Iliade d’Homère commence au début de la dixième année du siège.