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13 ou 14 ans / France Allemagne, 2004, 22’09

En 1990, à 24 ans, Jan Peters prend la parole face à sa caméra dans le but de réaliser un premier bilan autobiographique et expérimental. Il réalise depuis, chaque année, un journal en images. Tournant d’abord en super 8 puis en 16 mm, Peters se met tardivement au numérique, comme pour jouer les prolongations d’une réflexion entamée sur son rapport physique à l’image et au cinéma. Dans 13 ou 14, il renoue avec un passé plus lointain, cherchant la « matière » idéale pour illustrer ses souvenirs d’adolescence. C’est dans les archives de l’INA, alors en cours de numérisation, qu’il retrouve les premières illustrations de sa quête : un 13h estival, ses « sujets » typiques, sa facture télévisuelle. Du journal télévisé au journal intime, l’écriture du film est traversée par le traitement parallèle du souvenir et de sa forme actuelle concrète, la quête de Peters oscille dès lors entre mémoire subjective et réflexion sur l’objet archivé. La superposition des traitements, la rapidité du flux de la pensée développée par Peters rappelle, en la détournant, l’écriture télévisuelle. Les films de Jan Peters invitent à jouer du regard sur soi, sur le monde, et à re-penser l’image comme matière de l’art. Avec l’aimable autorisation de Jan Peters